AMII – Articuler motivations, incitations et institutions pour mieux mobiliser les propriétaires forestiers privés en faveur de la protection de la biodiversité

AMII – Articuler motivations, incitations et institutions pour mieux mobiliser les propriétaires forestiers privés en faveur de la protection de la biodiversité

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Coordinateur : Francis de Morogues (FCBA Grenoble).

Partenaires :
LEF (AgroParisTech-Engref, INRA),
GATE (CNRS),
FCBA,
PNR Ballon des Vosges.

Mots clés :
Motivations, incitations, institutions, propriétaires privés, Natura 2000, politique publique, forêt, biodiversité.

Voir colloque final 2018  Voir séminaire intermédiaire 2016  Voir séminaire interne 2014

Notre projet questionne les modalités d’incitations des politiques publiques relatives à la protection de la biodiversité adressées aux propriétaires forestiers privés. En effet, nous constatons un succès très relatif des contrats forestiers signés en zone Natura 2000 notamment. Pour l’expliquer, nous formulons l’hypothèse que le caractère uniquement monétaire des incitations des contrats Natura 2000 peut créer un « effet d’éviction » auprès de la majorité des propriétaires forestiers, c’est-à-dire réduire leurs comportements de gestion aux origines pro-sociales (altruisme, image de soi,…). Ainsi, en se référant à la littérature économique sur les comportements pro-sociaux, nous considérons que l’incitation à la protection de la biodiversité en forêt peut aussi reposer sur des motivations non monétaires.
Au-delà de Natura 2000, cette question d’efficacité des incitations, comprise ici comme le nombre de propriétaires engagés dans la protection, se pose aussi pour la mise œuvre de politiques spécifiques à d’autres échelles. C’est le cas au sein du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, notre site d’étude, qui envisage la promotion de mesures sylvo-environnementales en direction de la biodiversité ordinaire. On peut aussi penser à la mise en œuvre des trames vertes, aux schémas régionaux de cohérence écologique, etc. Aussi, notre objectif scientifique est double :
– vérifier notre hypothèse en mesurant l’effet d’éviction associé au contrat monétaire et les différentes motivations des propriétaires forestiers privés (monétaires, sociales, éthiques) ;
– montrer qu’introduire des modalités de contrat relatives à des motivations non monétaires et qu’adapter la qualité de l’institution signataire (aujourd’hui le Préfet ou son représentant en Natura 2000) permettent de disposer de mécanismes d’incitations plus efficaces auprès des propriétaires forestiers privés.
Notre projet de 24 mois est interdisciplinaire, associant des économistes et une socio-anthropologue. Les méthodes sont quantitatives en économie (enquête téléphonique et Internet, économétrie, « Choice Experiment ») mais aussi complémentaires et en dialogue avec l’approche ethnographique. Sur le plan des politiques publiques, les recommandations potentielles de cette recherche appelleront à considérer un ensemble plus large de couples incitations / institutions porteuses pour atteindre une efficacité plus grande en termes d’adhésion et de permanence. Ces prescriptions porteront notamment sur l’introduction d’incitations non monétaires et sur les conditions d’un recours à des institutions décentralisées privées ou publiques.

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