Biodiversité floristique et entomologique dans les vallées alluviales de Champagne-Ardenne. Rôle de l’antécédent historique et de l’intensité des entretiens en peupleraies, en interaction avec la station et en référence aux habitats forestiers et prairiaux

Biodiversité floristique et entomologique dans les vallées alluviales de Champagne-Ardenne. Rôle de l’antécédent historique et de l’intensité des entretiens en peupleraies, en interaction avec la station et en référence aux habitats forestiers et prairiaux

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Coordinateur : Alain Berthelot (FCBA Dijon).

Partenaires :
CEMAGREF,
IDF,
CNPF,
CRPF Champagne-Ardenne,
CFPPA Crogny,
IFN.

Mots clés :
Biodiversité, flore, avifaune, Carabidae, peupleraie, forêt, prairie, jachère, vallée, Champagne, Seine, Aube, Marne, usage du sol, historique, antécédent, paysage, sous-étage, humidité du sol, itinéraires techniques, gestion forestière, vulgarisation, bilan économique.

Voir colloque final  Voir atelier 2009  Voir séminaire intermédiaire 2007  Voir séminaire lancement 2006

Le projet étudie la biodiversité associée aux peupleraies cultivées, en comparaison avec celle des milieux ouverts (prairies subnaturelles et/ou jachères) et des forêts subnaturelles (récentes et/ou anciennes), pour trois groupes taxonomiques : la flore (414 relevés), les coléoptères carabiques (63 placettes de piégeage) et l’avifaune (124 points d’écoute).
La zone d’étude est constituée par les grandes vallées de Champagne (Seine, Aube, Marne) des départements de l’Aube (10) et de la Marne (51). Elle couvre une superficie approchant 100 000 ha où la populiculture couvre 8,4 % du territoire et la forêt seulement 7,4 %.
En plus de la comparaison avec les milieux ouverts et les forêts, l’étude prend en compte divers facteurs de variation de la peupleraie : l’âge (pour les 3 groupes taxonomiques), la présence de sous-étage (flore et avifaune), l’antécédent cultural (flore), l’environnement paysager (carabiques et flore).
Les principaux résultats sont :
• la biodiversité des peupleraies présente des caractères intermédiaires entre celle des milieux ouverts et celle des forêts, mais la peupleraie abrite aussi préférentiellement certaines espèces généralistes (sauf pour l’avifaune) ou eutrophiles, tandis que d’autres espèces restent préférentielles ou exclusives des habitats de référence (prairies, jachères, forêts),
• les communautés évoluent très rapidement avec l’âge de la peupleraie, tendant vers un état forestier (succession emboîtée pour la flore, décalée pour les 2 autres groupes),
• les peupleraies à sous-étage favorisent les communautés forestières (flore) et augmentent la densité des oiseaux nicheurs,
• les peupleraies favorisent la flore typique des mégaphorbiaies (habitat Natura 2000),
• l’antécédent cultural de la peupleraie modifie faiblement les patrons de succession végétale,
• l’effet de la composition du paysage autour des peupleraies semble assez faible pour les carabiques et nul pour la flore, tandis que la plupart des oiseaux réagissent à l’échelle locale (100 m). Les communautés de carabiques répondent essentiellement à la proportion de surface forestière dans le paysage (à 500 m).
Au final, si la peupleraie ne remplit qu’un rôle très limité de refuge pour la flore prairiale, la populiculture classique majoritairement pratiquée sur la zone d’étude ne porte pas une atteinte irrémédiable à la biodiversité floristique forestière. Toutefois, les résultats sont plus mitigés pour les oiseaux et les carabiques. Une populiculture avec sous-étage serait en mesure de jouer un rôle important, dans le cadre de la mise en œuvre de la trame verte, pour reconnecter les forêts anciennes en fort déclin sur la zone d’étude.
Ces résultats, conjugués aux avis d’experts recueillis lors des réunions du comité de pilotage mis en place dans le cadre d’un volet technico-économique, ont conduit à initier trois groupes de recommandations techniques pour favoriser la biodiversité, qui seront vulgarisés sous forme d’une plaquette auprès des propriétaires :
• recommandations générales, destinées à l’ensemble des boisements alluviaux,
• recommandations spécifiques aux peupleraies,
• transformation de la peupleraie en forêt.

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