Conditions et moyens d’une prise en charge renforcée des enjeux de la biodiversité par les propriétaires et les gestionnaires forestiers.
Conditions et moyens d’une prise en charge renforcée des enjeux de la biodiversité par les propriétaires et les gestionnaires forestiers
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Coordinateurs : Alain Bailly (FCBA) et Hervé Brédif (Univ. Paris 1).
Partenaires :
ENS LSH Centre Biogéo,
INRA Labo Mona,
Université de Limoges.
Mots clés :
Relation des propriétaires et gestionnaires forestiers à la diversité du vivant, processus multi acteurs et multi échelles, territoires, forêts de production, prise en charge active.
Voir colloque final Voir séminaire intermédiaire 2007 Voir séminaire lancement 2006
Erigée en l’espace d’une décennie au rang de préoccupation environnementale majeure à l’échelle de la planète, la biodiversité a donné lieu à des efforts de recherche considérables. Ceux-ci ont permis de mieux cerner le phénomène d’érosion de la diversité du vivant, dans son ampleur, ses caractéristiques et ses origines. Ils ont également révélé l’importance de la biodiversité pour de très nombreux usages et aspects dont dépend la vitalité sociale et économique des sociétés humaines, des groupes et des individus qui les composent ; plusieurs tentatives d’évaluation monétaire des biens et services rendus par la biodiversité à la collectivité ont ainsi vu le jour. En somme, ces travaux ont largement privilégié la dimension « objective du problème » ; ils ont cependant pour revers une méconnaissance générale des acteurs de la biodiversité et de leurs motivations. Nul ne sait vraiment dire aujourd’hui comment les paramètres individuels, économiques et sociaux pèsent dans les préférences et les choix des propriétaires et gestionnaires forestiers, à quelles conditions et moyennant quels moyens ceux-ci pourraient accepter de renforcer leur contribution dans la prise en charge de la biodiversité et des enjeux afférents. Ce déficit de connaissances s’avère préjudiciable au moment où plusieurs documents officiels, comme par exemple la Stratégie Nationale pour la Biodiversité adoptée en 2004 par le gouvernement français, soulignent que la gestion de la biodiversité nécessite une véritable mobilisation générale.
La question de l’adhésion libre et motivée d’une multitude d’acteurs en faveur de la biodiversité devient une condition nécessaire de sa préservation ; mais à quelles conditions ceux-ci sont-ils prêts à s’impliquer de manière constructive ?
Comme de nombreux pays riches, la France présenté un certain retard en la matière. Les travaux réalisés par le CIFOR dans plusieurs pays de la zone tropicale montrent en effet un souci beaucoup plus manifeste des autorités et des organismes en charge des questions de biodiversité de chercher à comprendre d’une part les relations identitaires et utilitaires qu’entretiennent avec les forêts les populations locale et, d’autre part, les besoins et attentes de ces dernières, afin que soient réunies les conditions socio-économiques, mais aussi organisationnelles et participatives pour une gestion effective des enjeux de la biodiversité.
Destiné, dans un contexte français, à combler pour partie ce déficit de connaissances, le présent projet offre trois ordres distincts d’intérêt :
un intérêt scientifique tout d’abord en révélant la diversité des représentations et des enjeux, tous parfaitement légitimes, auxquels l’objet biodiversité donne lieu et la nécessité de mobiliser tous les regards sur cet objet hybride afin d’en assurer une véritable prise en charge. A un degré supérieur d’analyse, le projet de recherche envisagé constitue un véritable processus, reproductible et applicable à d’autres situations concrètes que celles retenues.
un intérêt au regard de la gestion ensuite, en montrant que la gestion de questions aussi complexes et multi acteurs que la biodiversité requiert des démarches, des procédures et des méthodes d’un nouveau genre et appelle une nouvelle forme d’écologie de l’action.
enfin, des bénéfices stratégiques sont à attendre, dans la mesure où ce projet peut contribuer à rénover de l’intérieur et en profondeur les approches de la durabilité et de la multifonctionnalité en montrant que d’autres réponses sont possibles que celles consistant à définir et à prescrire en haut lieu une sorte de modèle universel. Il peut ainsi contribuer à redonner une forme d’expression et de lisibilité à la France forestière sur la scène internationale.