SYLECOL – Impact de la Sylviculture sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes lotiques (SYLECOL)

SYLECOL – Impact de la Sylviculture sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes lotiques (SYLECOL)

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Coordinateur : Antoine Lecerf (EcoLab, CNRS-Université Paul Sabatier, Institut National Polytechnique de Toulouse).

Partenaires :
Université Paul Sabatier (EcoLab),
CNRS.

Mots clés :
Canopée, forêt rivulaire, diversité des litières, réseaux trophiques aquatiques, poissons, invertébrés, champignons décomposeurs, ruisseaux de tête de bassin.

Voir colloque final 2014  Voir séminaire multi-sites 2014  Voir atelier multi-taxonomie 2013  Voir séminaire intermédiaire 2012  Voir séminaire lancement 2011

La forêt influence un large éventail de propriétés écologiques fondamentales des écosystèmes lotiques (=eaux courantes), notamment via l’ombrage des eaux par la canopée et les apports de matières organiques terrestres (litières végétales et invertébrés terrestres). A cet égard, toute altération de la forêt rivulaire causée par la sylviculture est susceptible d’affecter l’état écologique des ruisseaux, posant des problèmes majeurs pour la gestion de la ressource en eau et des écosystèmes aquatiques. Les défis majeurs auxquels les gestionnaires forestiers doivent maintenant faire face sont de déterminer 1) quelles pratiques sylvicoles impactent le plus les ruisseaux ? 2) comment ces impacts peuvent être atténués ? et 3) quels sont les indicateurs à utiliser pour évaluer l’efficacité des mesures de protections ? Ce programme de recherche a pour objectifs d’apporter des bases scientifiques rigoureuses pour une gestion forestière respectueuse des ruisseaux et pour le développement d’outils diagnostics de l’impact de la sylviculture. Afin de déterminer quel est l’impact de la sylviculture sur les écosystèmes lotiques dans leur ensemble, nous étudierons une grande diversité de variables de réponse, incluant les composantes biologiques (champignons décomposeurs du groupe des hyménomycètes aquatiques, algues, invertébrés, poissons) et des processus écologiques (p. ex. la décomposition des litières) clés des ruisseaux.

Ce programme de recherche a trois principaux objectifs : 1) comprendre comment la sylviculture impacte la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes lotiques, 2) proposer des solutions de gestion de la forêt rivulaire respectueuse des ruisseaux, et 3) proposer des indicateurs de bon état écologique des ruisseaux aux gestionnaires des forêts et des milieux aquatiques. Trois actions de recherche seront menées sur une durée de 36 mois. La première action est une étude des relations entre l’ouverture de la canopée de la forêt rivulaire et des descripteurs de la biodiversité et du fonctionnement trophique des ruisseaux. En étudiant 10 sites formant un large gradient d’ouverture de la canopée (de <5% à >90%), nous testerons l’hypothèse d’une réponse non-linéaire de la biodiversité et des fonctions des consommateurs microbiens, invertébrés et poissons à l’ouverture de la canopée. En particulier, nous pensons qu’il existe un compromis entre l’exploitation des arbres sur les rives et la conservation d’une surface minimale de canopée pour le maintien du bon état écologique des ruisseaux. La deuxième action de recherche est une expérience à moyen terme (3 ans) de manipulation de la diversité des litières à l’échelle de l’écosystème sur 9 blocs expérimentaux distribués au sein de 3 ruisseaux. L’hypothèse testée est que le maintien d’une bonne diversité végétale le long des berges, et donc d’une bonne diversité des litières apportées aux ruisseaux, favorise la biodiversité et la production des invertébrés benthiques et influence le taux de décomposition des litières. Enfin, la troisième action de recherche consiste en une méta-analyse des données d’études examinant l’impact des pratiques sylvicoles sur les ruisseaux. Les résultats de cette méta-analyse permettront notamment de cibler le ou les meilleurs indicateurs capables de détecter l’impact d’un large éventail de pratiques sylvicoles et de hiérarchiser les pratiques sylvicoles en fonction de leur niveau d’impact sur les ruisseaux.

Nos résultats seront donc directement utilisables pour formuler des recommandations pour une gestion optimale des forêts rivulaires et sur le choix des indicateurs écologiques pertinents pour évaluer l’impact de la sylviculture sur l’état écologique des ruisseaux. Nous pensons que ces recommandations seront applicables non seulement en milieux forestiers mais également en milieux agricoles et suburbains où la problématique de la restauration et de l’entretien des ripisylves est centrale. Au final, ce programme de recherche sera l’occasion de réunir les organisations représentatives des gestionnaires des forêts et des milieux aquatiques notamment au travers d’une journée de restitution de nos résultats.

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