Rôle de l’éclaircie pour la biodiversité dans les peuplements artificiels de résineux
Rôle de l’éclaircie pour la biodiversité dans les peuplements artificiels de résineux
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Coordinateur : Alain Bailly (AFOCEL).Partenaires : AFOCEL : A. Couty, J. Permingeat, A. Bouvet, C. Deleuze, CEMAGREF : F. Ruchaud, R. Jouvie, ENGREF : J.C. Rameau, I. Bonhême, Université de Bourgogne : F. Andreux, M. Kopp, Limousin Nature Environnement : M. Bardinal, CRPF Limousin : D. Brance.
Voir le colloque finalL’objectif global du projet est de caractériser l’impact de l’éclaircie sur le fonctionnement de l’écosystème « boisement artificiel de résineux » afin de donner aux gestionnaires des règles simples pour concilier les objectifs économiques de ces boisements (revenus pour le propriétaire, matière première d’une industrie d’avenir…). Dans un premier temps, nous avons choisi de nous limiter aux plantations de Douglas et de fixer comme objectif scientifique de définir les bases d’une modélisation des relations éclaircies – éclairement du sous-bois, et des relations éclairement du sous-bois – biodiversité.
Le travail a été réalisé en collaboration avec le CEMAGREF, l’ENGREF, l’Université de Bourgogne, le CRPF du Limousin et l’association Limousin NAture Environnement. Le support de l’étude est constitué de cinq essais d’éclaircie de l’AFOCEL, âgés d’une vingtaine d’années et comparant sur des parcelles unitaires de 10 ares minimum (dispositifs en blocs complets équilibrés) des scénarios sans éclaircie (1100 tiges/ha) et des scénarios avec éclaircies fortes et précoces ramenant le peuplement vers 300 tiges/ha. Ces essais sont répartis en France dans les principales régions à Douglas.
Les mesures portent sur :
– le peuplement forestier : suivi dynamique individuel de tous les arbres de chaque parcelle unitaire ;
– la flore : caractérisation de la station par dénombrement des espèces et note d’abondance-dominance sur deux relevés (200m2) et par des relevés sur un transect de 60m dans un peuplement feuillu à proximité (situé dans des conditions stationnelles comparables) ;
– l’humus : caractérisation des humus le long des transects de relevés floristiques ;
– le sol : description du profil et analyses physiques et chimiques des deux premiers horizons de chaque parcelle unitaire ;
– la lumière : mesure de l’irradiance relative, rapport entre l’irradiance mesurée dans la parcelle (sous couvert) et l’irradiance mesurée en plein découvert, sur 24h, en 5 points sur chaque parcelle unitaire.
Les principaux résultats sont les suivants :
– L’effet station sur la diversité floristique est prépondérant. En station pauvre, cet effet n’est en aucun cas compensé par la sylviculture.
– Sur une station donnée, la sylviculture joue un rôle important sur la diversité floristique. Cependant cette diversité floristique n’est pas seulement liée à l’éclairement ou à la densité du peuplement de Douglas. Il semble là encore que la liaison diversité floristique – sylviculture (mesurée par la surface terrière du peuplement de Douglas) dépende des conditions du milieu (altitude, roche mère, ambiance forestière, paysage…).
– La diversité végétale sous peuplement éclairci est égale à celle des peuplements feuillus en conditions spatiales comparables (et parfois supérieure).
– L’éclairement mesuré à 50cm du sol par l’irradiance relative est principalement lié à la surface terrière du peuplement. Le seuil de 30m2/ha ressort, seuil en deçà duquel un modèle a pu être établi.
– La sylviculture influence favorablement les caractéristiques physiques et chimiques des horizons de surface des sols. Avec le renforcement des éclaircies, les stockages de matière organique (N et C) augmentent. Les valeurs de pH, dans la gamme acide (4 – 4,5) augmentent légèrement avec l’éclaircie, tandis que la CEC, souvent très basse sur les sites expérimentaux, ne présente une valeur forte que sur un site, dans les traitements les plus éclaircis. Enfin, on enregistre avec l’éclaircie une décomposition et une incorporation plus efficaces de la matière organique issue des litières.